Il n’est pas rare d’entendre que l’herbe est toujours plus verte ailleurs qu’en France, au niveau fiscal. C’est le cas pour la Suisse et d’autres pays européens et en particulier la Belgique. Contre les idées reçues, concernant la Belgique, l’impôt sur le revenu y est bien plus élevé qu’en France, avec un taux d’imposition sur le revenu marginal qui atteint même les 50 %. Malgré cela, ce pays reste convoité, pour son régime fiscal à destination des entreprises mais des personnes sujettes à l’impôt sur la fortune en France et qui n’auront plus à s’en acquitter une fois exilés. Nous ferons ici un point sur cette fiscalité comparée entre les deux pays pour répondre à la question : entre France et Belgique, quel sera le pays le moins cher à vivre ?

La fiscalité de l’entreprise

Bon nombre d’entreprises se délocalisent en Belgique, voyant les règles fiscales belges plus attrayantes. Mais ce pays est-il vraiment le paradis des rentiers qu’on le laisse penser ?

En Belgique, toutes les entreprises, petites et moyennes, sont soumises à l’impôt sur les sociétés, avec un taux nominal d’imposition de 29,58 %. Les petites entreprises, dont le bénéfice imposable est inférieur à 100 000 €, bénéficient d’un taux plus amorti de 20,24 %. La France, par contre, enregistre un taux de 25 % pour les bénéfices inférieurs à 500 000 €, avec un taux réduit à 15 % si les bénéfices ne dépassent pas les 38 120 €. Au-delà, un taux de 31 % s’applique.

Les charges sociales plus faibles sont l’une des raisons principales de la délocalisation d’entreprises en Belgique. Les charges sur les salariés s’élèvent à 48 %, dont 24 % en charges patronales et 13 % en charges salariales. En revanche, elles sont 60 % en France. Ce qui constitue un avantage majeur pour la Belgique.

La fiscalité sur les revenus

Serait-ce plus léger de vivre en France qu’en Belgique ? La question du choix du domicile n’est pas à prendre à la légère, puisqu’il peut être très difficile de revenir en arrière une fois la décision prise.

Il apparaît globalement que la fiscalité française est plus avantageuse concernant les revenus de travail. En effet, l’impôt sur le revenu belge est supérieur, avec une tranche marginale de 50 %, contre 41 % en France. Egalement, le taux de TVA normal belge est fixé à 21 %, contre 20 % pour la France. Cette différence ne se ressent, pourtant, pas vraiment au niveau des produits de consommation à l’achat. En effet, l’alimentaire est plus abordable en Belgique, tout comme l’électronique, l’électroménager et le marché de l’automobile.

L’imposition du capital

C’est ici que le territoire belge marque des points importants sur la France. La Belgique attire beaucoup de contribuables français aisés, en raison de l’absence de l’impôt sur la fortune. On parle ici des patrimoines qui dépassent plus de 8 millions d’euros. On pourra rétorquer qu’ils ne sont pas nombreux mais bien évidemment quand plusieurs contribuables de ce poids décident de quitter le territoire, cela peut se sentir assez vite à d’autres niveaux : impôts sur le revenu, bénéfices des entreprises ou de leur siège qui se trouveront peut-être délocalisés, peut-être encore frein des investissements patrimoniaux ou en affaire directs, etc… En général, quand un contribuable de cette trempe plaque tout pour s’installer ailleurs, il a plutôt tendance à déplacer ou liquider l’ensemble de ses avoirs et à ne plus investir sur le territoire au risque de s’y trouver imposé.

Ajoutons enfin que l’imposition sur les plus-values des cessions, des successions et des donations est beaucoup plus faible en Belgique qu’en France. De fait, cela rend très avantageux la possession de biens immobiliers et des titres sur le territoire belge. D’ailleurs, c’est encore l’une des principales raisons qui poussent les Français à s’exiler fiscalement en France.

Pour conclure on fera encore remarquer que si une certaine concurrence a pu se faire entre Belgique et France du point de vue des avantages fiscaux, avec l’Europe et la lever de la limitation des mouvements de capitaux, des pays comme le Luxembourg ou encore l’Irlande ont donné bien d’autres raisons à certains entreprises et dirigeants d’aller voir à quel point l’herbe était plus verte ailleurs.